Qui est notre producteur de miel, François Decottignies ?

Après une carrière de sapeur pompier professionnel, François Decottignies a décidé en 2014 de se reconvertir dans l’apiculture à l’âge de 36 ans. Pendant un peu plus d’un an, il s’est formé auprès d’un apiculteur professionnel qui l’accompagne toujours pour du conseil technique et du prêt de matériel. Les premiers essaims ont été produits en 2015 et François a lancé l’exploitation en 2016 avec 90 ruches. Sa miellerie est située à Gerbaix, en Savoie, tout près du lac d’Aiguebelette. Il vit à Méry, toujours en Savoie.

Aujourd’hui, après quatre saisons, l’exploitation compte 200 ruches en Rhône-Alpes et elle est axée sur deux secteurs :
– La production d’essaims en vue de développer le cheptel avec un objectif de 300 ruches en production pour 2020.
– La production de miel et de propolis. La gamme se compose actuellement de 7 références qui sont produites sur différents ruchers (fixes ou transhumants) sélectionnés en fonction de leur environnement et exposition afin de produire des miels ayant leurs caractéristiques propres. En effet chaque miel est issu d’un seul rucher et aucun mélange n’est fait post extraction.

Quels types de miels propose-t-il ?

François propose plusieurs types de miels en fonction de là où sont positionné les ruches. Chaque miel possède sa caractéristique et un gout unique :

  • Miel de forêt de Savoie : Avant Pays Savoyard
  • Miel de Chartreuse : Commune de Merlas, Parc naturel régional de Chartreuse
  • Miel de fleurs de Savoie : Avant Pays Savoyard
  • Miel de lavande : Commune d’Aurel, Vaucluse
  • Miel de montagne : Massif de la Vanoise
  • Miel d’acacia : Nord Isère
  • Miel de châtaignier : Nord Isère

En quoi consiste le travail de l’apiculteur ?

Après avoir parcouru toutes ces zones de production, François revient toujours à sa miellerie. C’est un grand bâtiment tout neuf qu’il partage avec d’autres apiculteurs locaux. C’est ici qu’il extrait son miel, le stocke et le met en pot. Les machines sont ainsi partagées avec les autres apiculteurs locataires, même si leurs productions respectives sont clairement distinctes et jamais mélangées.

Selon les saisons, François parcours de 2 à 4 fois par semaine la région pour s’occuper de ses abeilles. Il les bichonne et les protège autant qu’il peut. Il respecte au maximum rythme des abeilles et ne les exploite pas plus que nécessaire. Chaque ruche est par exemple équipée de plusieurs étages (le corps et les hausses) et seules les hausses sont collectées. Une grille séparatrice cantonne la reine (plus grosse que les autres) dans le corps de la ruche. Ce qui évite que des larves soient mélangées au miel lors de l’extraction. Le corps de la ruche reste l’espace de vie et de reproduction des abeilles, il n’est jamais collecté.

Dans les hausses supérieures, des feuilles de cire gaufrée, réalisées avec la cire de la production précédente, sont fixées à des cadres pour aider les abeilles à fabriquer les alvéoles et éviter qu’elles ne s’épuisent à la tâche. Au début de son activité, François devait acheter ces feuilles de cire, mais à présent il arrive presque à être autonome en réutilisant sa propre cire. Il préfère savoir d’où vient la cire (la sienne) plutôt que de la vendre et utiliser une cire bas de gamme.

Le seul traitement que François utilise est destiné à lutter contre le varroa. Ce parasite est un acarien qui se colle sur le corps de l’abeille pour se nourrir de son hémolymphe qui est l’équivalent de notre sang. Le traitement est une solution d’acide oxalique sur rupture de ponte (blocage de ponte de la reine). Il est autorisé en agriculture biologique et est administré en dehors des périodes de miellée.

La transhumance des ruches est nécessaire pour les placer à côté des fleurs désirées en fonction de la période de floraison. Elle a toujours lieu durant la nuit, heures auxquelles les abeilles sont rentrées dans la ruche. En haute saison, François peut donc transhumer plusieurs tonnes de ruches toute la nuit durant, pour que les abeilles soient à bon port au lever du jour.

En cas de disette en fin d’hiver, François aide ses abeilles en les nourrissant. Il leur donne alors un peu de sirop en attendant les premières fleurs.

Je conduis mes ruches de manière à ce qu’elles puissent trouver en quantités ce dont elles ont besoin dans leur environnement : du pollen, du nectar et de l’eau.
La récolte de miel est faite de manière à leur laisser une quantité suffisante de réserve et le nourrissage n’est effectué qu’en présence d’un risque de disette. Je choisis mes emplacements de ruchers les plus éloignés possible des grandes cultures et sources de pollution (industrie, autoroutes…).

François Decottignies

Comment se déroule la récolte du miel ?

La collecte consiste à emporter à la miellerie les cadres des hausses dans lesquels sont stockées les réserves de miel operculé. C’est ensuite grâce à une machine que les cadres sont désoperculés. On ôte alors la pellicule de cire qui ferme les alvéoles. Cette même machine extrait le miel et la cire des cadres par rotation puissante. Un fin tamis permettra de retenir la cire pour la séparer du miel par filtration. Le miel est mis dans d’énormes contenants à usage alimentaire pour sa maturation, tandis que la cire elle, est envoyée à une société spécialisée pour réaliser les feuilles de cire gaufrée qui serviront à la prochaine production. Avant la mise en pots certains miels sont légèrement chauffés (40° maximum, pour ne pas les altérer) afin de les rendre liquides et faciliter la mise en pot. François met son miel en pot au fur et à mesure des commandes ou de la prévision de vente directe. Il colle ensuite ses étiquettes à la main pot par pot.

Sa conversion en bio a pris du retard. En effet, malgré le fait qu’il travaille déjà “comme du bio”, il lui reste à changer de substance de nourrissage pour remplir tous les critères du label bio. Or, le nourrissage bio est beaucoup plus cher. Il ne sait pas encore comment faire sans augmenter le prix au kilo du miel. Il se laisse le temps d’y réfléchir. Cependant, l’emplacement des ruchers, le mode d’élevage, la prophylaxie, la récolte et la mise en pot répondent aux critères du bio.

François vend son miel en direct et on peut le retrouver notamment à l’Epicerie Demain.

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